A PROPOS

belle gazou expo
On me demande souvent pourquoi « BELLE GAZOU ». En deux mots, c’est un hommage à ma chère maman tourangelle que l'on surnommait ainsi . Ce nom prend aussi tout son sens en notre belle Corrèze où "Bel Gazou", fille de l'écrivaine Colette a laissé sa trace.

Mon histoire (enfin.. celle qui m’a menée jusqu’à vous.. ) a commencé dès mes premiers pas, au moment où j’ai été capable de plonger dans la marmite en osier de ma grand-mère paternelle Marie- Louise, (corsetière de métier) dans laquelle elle cachait des sacs de satin mauve, qui eux-mêmes dissimulaient boutons, dentelles, laines et  fils de toutes couleurs. Plus grande, j’ai eu la charge de les rembobiner, de les trier… Puis vint le jour où je pus apprendre à coudre sur la machine à pédale Singer.

Je voyais plus épisodiquement ma grand mère maternelle Jeanne, mais j'étais par fascinée par son auriculaire droit qui s'était définitivement raidit suite aux milliers de mailles qu'elle avait du tricoter. Ce petit doigt en l'air me faisait penser aux extraterrestres de la série Les Envahisseurs...

Quand à ma mère, tricoteuse occasionnelle à son temps libre (elle en avait peu), elle savait aussi manier l'aiguille et le fil avec patience. J'ai souvenir de somptueux et uniques habits de poupée Barbie, coupés dans des restes de soie et de velours et ornés de sequins cousus un à un.

Enfin, mon père m'a-t-il transmis sans doute lui aussi, des qualités de patience et le goût des activités méticuleuses. (dommage que je n'ai pas reçu son goût pour l'ordre et le rangement qu'il appliquait dans l'atelier de son entreprise...) 

Enfant et adolescente, je m’adonnais donc à la couture, à la broderie, à la poterie, à la création de maquettes, au collage, je rêvais devant les étoffes de qualité des grands magasins tourangeaux,  aux parquets régulièrement cirés. Il faut dire que pour les « grandes occasions », nous faisions faire nos robes par une couturière… Les tissus étaient magnifiques : des lainages, des soies, des velours de soie, des voiles de coton, des cotons gaufrés ..

Bien que bonne élève, je choisi donc après le BAC de m’installer comme artisan (artisane n’existait pas/). Je partageai cette aventure avec mon amie d'enfance Valérie. Nous réalisions  des bijoux en résine, incluant des fleurs séchées, soigneusement cueillies dans les champs !

Puis il a fallu rentrer « dans la vraie vie ».. Ma vie professionnelle a été bien chargée, riche d’apprentissages, de connaissances, de domaines inattendus (20 ans déléguée médicale mais j’ai aussi observé et étudié la perdrix grise en Beauce) décoratrice, formatrice, consultante en savoir vivre et bonnes manières… en prise de parole en public,   accompagnatrice de personnes en situation de handicap, coach de vie et estime de soi… Bref, plusieurs vies professionnelles.

Et ça continue ! A un âge... avancé... :), retour à la case départ, à mes premières amours mais en mieux !

Arrivée en Corrèze il y a deux ans, travailler le textile m’a semblé une évidence et une opportunité. Fini le hobby, terminées les tripotages des laines, des fils et des tissus uniquement le temps des vacances ou du dimanche ! Je passe en mode pro !

 Je n’en suis qu’au tout début ! Tout est à faire et c’est tant mieux.

J’avais gentiment commencé l’animation d’ateliers de tissage contemporain en 2012 à Orléans, mais c’est à Brive la Gaillarde que les choses se sont décantées avec la rencontre de Sandra (super organisatrice des Salons de Loisirs Créatifs et du Fil CANTALETEMPS). Puis à l’Abbaye d’Aubazine (entre Brive et Tulle) qui m'ouvre ses portes, surtout  l'été, dans un décor de rêve. Je travaille aujourdh'ui chez moi, depuis que mon bâtisseur préféré m'a aménagé un bel atelier, mais j'ai débuté dans l'ancien presbytère d'Aubazine, accueillie quelque temps par la Mairie d'Aubazine et l’association Jardin de s-cultures. Je les remercie.

Atelier de tissage contemporain, de broderie à la Punch Needle, de passementerie, de petites créations textiles en tout genre, de macramé…  Quelle satisfaction de voir toutes les petites mains des participantes s’agiter, et les esprits libérer leur créativité et se débarrasser des tensions, et souvent d’une mauvaise estime de soi… d’un manque de confiance..

En dehors des ateliers, j'aime réaliser des créations textiles, surtout des tentures.

Et l'arrivée de la e-boutique est un vrai tournant aussi pour moi.

Récemment, j'ai pu suivre deux formations (trop courtes)  en TAPISSERIE d’AUBUSSON (tellement fière) auprès de  France-Odile  PERRIN-CRINIERE une artiste lissière de basse lice formidable. Elle travaille de façon indépendante à la réalisation de pièces incroyables destinées, entre autre à la Cité de la tapisserie d’Aubusson. A voir absolument ! La formation est organisée par LAINAMAC, soutenue par la Région Nouvelle Aquitaine.

Mes préférences ? Quand je travaille à l’Abbaye d’Aubazine, faite de pierres, de bois, de fer, de vitraux grisailles, j’ai envie de matières brutes : fibres de lin, de chanvre, de laines brutes écrues, de ficelles de jutes.. de feutres de laine, de bruns, de noirs, de gris… (On comprends pourquoi Coco Chanel, qui a été pensionnaire à l’Abbaye d’Aubazine, à créer ses fameux tailleurs de laine en blanc et noir ! Et pourquoi son logo (deux C entrelacés) est inspiré directement des vitraux cisterciens aux entrelacs gris, noirs et blancs…) Mais bon.. moi je ne suis pas Coco.. Seulement Soso pour les intimes.

Mais quand je reviens de chez mes fournisseurs de cordes ou de laines.. j’ai envie d’arcs-en-ciel et d’une explosion de couleurs ! Avec de belles  couleurs franches. Comme disait MATISSE, un de mes peintres préférés, j’aime « les beaux »  « rouges, bleus, jaunes.. » 

J’ai crée la marque « UNE BOUTEILLE A LA MAIN » en lien avec un porte bouteille (façon filet à provision) afin de militer contre les bouteilles en plastique qui polluent nos océans. Sans compter le fait que l’eau y est 6 fois plus nocive que celle du robinet (à cause des nanoparticules du plastique.) Sans compter non plus le pillage par les grands groupes de nos nappes phréatiques revendues à prix d’or. Je prône donc   les bouteilles en verre… protégées par mes petits sacs en corde ! J’espère aussi pouvoir, avec cette marque, faire un partenariat avec ma fille ainée Elsa et son chéri Zacharie, amoureux de la mer et des océans, plongeurs et guides de plongée, voyageurs et témoins du désastre. Ils font eux aussi leurs petits colibris au travers de leur marque « MERSEA MERSEA », qui propose des tee-shirts éthiques et bio aux messages ludiques en faveur de la mer et des océans. A chaque vente, est reversé un pourcentage à une association qui replante des coraux !

Et pour finir sur ces petits sacs à bouteille, et comme je porte le nom de famille de Delvigne (avec des ancêtres vignerons en Touraine) et que j’aime le vin français… certains porte bouteilles sont faits de cordes tricolore (bleu blanc rouge) une merveilleuse idée de ma plus jeune fille Marie.

Je suis toujours à la recherche de matériaux. Je préfère les matériaux nobles… que sont pour moi la soie, le lin, le chanvre, la laine, l’acier, le fer, les vieux outils que je peux utiliser comme support de tissage, les matériaux naturels, comme certains végétaux, l’osier, la raphia, le papier.. Mais je ne rechigne pas à apporter parfois une matière moderne (et pas naturelle du tout !)… Pourquoi pas un morceau de plastique à recycler…  une bande de tissus pailleté…

En résumé, mon projet de vie  va consister à créer, à fabriquer, à chercher, à explorer, à m’inspirer des milliers de sources qui m’entourent, à rencontrer des gens uniques et formidables,  parfois à leur redonner confiance, souvent à apprendre d’eux… A manipuler les matières, les mélanger, m’éblouir des belles couleurs, m’éblouir de notre belle nature que nous saccageons par nos actes meurtriers pour elle (et donc pour nous). Enfin, vous proposer des matériaux agréables et de bonne qualité pour vos belles réalisations, peut-être aussi des idées, au travers de la boutique mais aussi sur les salons!

Bravo! vous avez tout lu!?